Voici une news qui se fait attendre depuis septembre … il s’agit de l’isolation de la toiture. Donc la technique dite « sarking » consiste à isoler le toit par l’extérieur. Le principal avantage (comme toute isolation par l’extérieur en fait) est la suppression des ponts thermiques. En effet, l’isolant est réparti de manière uniforme sur toute la surface, sans interruptions par des éléments structurels de la charpente. Il en résulte une isolation plus efficace que lorsqu’on insère des isolants entre chevrons par le dessous.
C’est donc après le voligeage (planches que l’on cloue sur les chevrons constituant la charpente) que l’on vient poser les panneaux isolants. Ici se sont des panneaux en fibre de bois haute densité (c’est à dire 110 Kg /m3, ils ont de ce fait une bonne résistance à la compression, ce qui est nécessaire pour résister au poids de la couverture qui viendra se rajouter après). Ensuite, on ajoute un film pare-pluie par dessus, et on vient visser les contre-lattes (lamme d’air) et les lattes (pose des tuiles). Le pare pluie utilisé ici est perméable à la vapeur d’eau, pour permettre au toit de sécher si il devait malgré tout être mouillé (ne serait-ce que par l’hygroscopie ambiante, qui peut être assez élevée sous nos latitudes).
Les bords sont fermés soit par des simples planches, ou bien par des coffrets plus ou moins larges. Le but est d’économiser un peu l’isolant, donc j’ai fait des coffrets de la taille des débords de toit. Ils sont constitués de deux chevrons vissés dans la charpente, puis d’un panneaux OSB. Le tout fait presque l’épaisseur de l’isolant (deux couches croisées de 80 mm de fibres de bois), soit : deux chevrons de 75 mm + 9mm d’OSB = 159 mm. C’est un compromis lié au choix de cette épaisseur d’isolant. Ci-dessous à gauche, la première épaisseur de chevrons est visée sur la charpente à travers les voliges, et à droite, la seconde couche est visée dans la première. Les panneaux OSB sont ensuite cloués par dessus.
Cette « fermeture » est à faire sur tout le pourtour du toit (débord de toit non isolé).
Ça prend forme … on va pouvoir commencer à poser l’isolant. Avant de commencer cette opération, je m’assure de pouvoir poser directement le film pare-pluie dessus, pour ne pas laisser les panneaux isolants exposés aux intempéries. Donc il faut réaliser les bords sur toute la longueur à couvrir, et procéder par rangées horizontales qui seront couvertes le jour même.
Pose des panneaux, suivi du film pare-pluie : la première rangée est prête à l’égout du toit.
Pour les bords des fenêtres de toit j’ai plutôt utilisé des pièces de bois de 16 cm exactement (heureux hasard que j’ai trouvé des bastaings de cette dimension : habituellement ils font 175 mm par 63 ou 75). Ci-dessous quelques détails : à gauche, un atelier de découpe de panneaux improvisé au dessus d’une fenêtre de toit (dont les bords sont fermés par un caisson aux dimensions requises). Ça se découpe relativement proprement à la scie égoïne (je n’ai pas essayé au couteau, mais avec cette densité, je pense qu’il faudrait un sacré cutter … peut-être un bon couteau de cuisine ou un sabre de samouraï ?). Au milieu, un exemple de ratage lors du vissage d’une vis pour sarking. Il faut savoir que ces vis sont sacrément longues (33 cm dans mon cas, la longueur dépend bien sûr de l’épaisseur de l’isolant), et qu’il faut bien viser à travers l’isolant pour atteindre la charpente. Comme il faut les visser avec une pente de 15 °, certains fabricants proposent des guides avec. J’ai mis de côté le guide en papier pour en faire une copie en bois : plus solide et plus facile à manipuler avec la vis posée contre. On le voit sur la photo de droite, à côté de la visseuse et de 2 modèles de vis.
A ce propos, je cite ici les fournisseurs de vis pour ceux que ça pourrait intéresser, car c’est pas si évident à trouver : j’en ai acheté un premier lot chez « matériaux-naturels« , de marque SDS (fourni avec un embout de vissage « T40″ et le fameux guide), et ensuite un autre lot chez « Foussier » (la vis la plus haute sur la photo de droite). Les premiers ont été plus rapides à me livrer (leur fournisseur est juste à côté semble-t-il), mais s’est avéré un peu plus cher. Les seconds sont moins chers, et de plus la livraison n’a pas été payante (transporteur dans une relais colis). C’est quand même très pratique d’avoir l’embout de vissage fourni, et surtout le guide ! Mais au final j’ai une préférence pour les vis de la quincaillerie Foussier, car leur pas de vis est plus large, ainsi que la tête de la vis. Elle s’enfonce moins dans la bois quand on arrive en bout de course, et le tout semble ainsi mieux tenir. De plus, quand il faut sortir une vis pour corriger sa trajectoire (comme pour la photo du milieu), c’est plus efficace avec un grand pas de vis qu’avec celles qui doivent faire dix mille tours avant de sortir. Pour info, il y a deux pas de vis sur ces vis spéciales sarking : au milieu de la vis on est dans l’isolant, pas besoin d’accroche. Les pas de vis près de la tête sont pour les contre-lattes (j’utilise des demi-chevrons, soit une lame d’air de 38 mm), et les pas de vis de la pointe vont dans la charpente porteuse (bastaigns, madriers ou chevrons selon l’endroit de la toiture).
Je ne cesse de m’émerveiller devant tant de motivation et de volonté. Je suis aussi bien impressionné par le travail accompli que par celui qui reste à accomplir.
J’ai constaté que tes explications étaient plus détaillées que les premières et le modeste profane que je suis t’en remercie grandement.
J espère que vous pourrez bientôt profiter du résultat de votre labeur.
Bon courage
Yann
Merci pour ces encouragements. Ça me fait plaisir de lire ce genre de commentaires.
Merci Christof pour l’explication! c’est très intéressant!
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